L'homme aux boutons de manchettes, Marie Bertrand. Editions Cockritures, 10/2017. 439 p. 15 €
Charles-Edouard Keller, commandant de police à Strasbourg, surnommé Smart en raison de son élégance, doit élucider avec sa brigade le meurtre d'une jeune prostituée roumaine découverte dans une tente, dans le parc de Pourtalès. Pendant que l'enquête suit son cours, il reçoit de la part de sa mère une paire de boutons de manchettes, qui s'avère être l'œuvre du maître verrier Lalique. Intrigué par ces accessoires, il se penche alors sur le passé de sa famille dont il ne sait pas grand-chose, et découvre l'existence de Maria, une arrière-arrière grande tante mystérieusement absente de l'arbre généalogique, comme on si on avait voulu effacer sa trace. Il découvre également que la mort accidentelle de son arrière-arrière grand-père est plus mystérieuse que la légende familiale veut bien le dire. En parallèle, en 1926 à la Petite France, un inconnu poursuit un homme qu'il projette d'assassiner, afin d'assouvir une vengeance…
Malgré l'abus de précisions géographiques dans les parcours urbains de Charles-Edouard, l'histoire tient en haleine. Smart démêle petit à petit l'écheveau en remontant la piste des deux paires de boutons de manchettes, la sienne et celle qu'un antiquaire niçois, passionné par la verrerie, a obtenu d'un riche Américain. Une quête sur des origines familiales et un secret de famille bien conservé. Smart est fort sympathique, avec ses costumes trois pièces et sa Jag, son obstination à trouver pour chaque mot important dix synonymes ; il a des airs d'Adamsberg dans son talent à être hors normes.
Un polar habilement mené, qui nous emmène dans les différents quartiers d'un Strasbourg contemporains et des années 30. Au gré de l'enquête de Smart, on découvre la ville sous différents aspects, géographiques et historiques, on plonge dans l'univers de la verrerie de Meisenthal, et on apprend que les Petit Lu symbolisent le temps. Un bon moment de lecture.
Catégorie : Policiers / thrillers
Alsace /
Posté le 14/01/2018 à 18:26