Le loup des Cordeliers, Henri Loevenbruck. Pocket, 10/2020. 621 p. 8,70 € ****
Mai 1789. Alors que la révolte gronde à Paris, un mystérieux justicier masqué hante les rues, armé d'un sabre et accompagné d'un loup, pour traquer les agresseurs de femmes. Ses victimes portent toutes au front sa marque : un triangle inversé. Mais qui se cache derrière le masque du "Loup des Cordeliers" ? Gabriel Joly, tout jeune homme embauché comme journaliste pour tenir la rubrique des spectacles, est davantage intéressé par le journalisme d'investigation et mène l'enquête, convaincu de tenir là une histoire passionnante.
Au-delà de l'enquête policière menée par un jeune homme ambitieux, fin observateur au point de fasciner un commissaire de police, c'est le Paris révolutionnaire que restitue en détail Henri Loevenbruck. Non content de s'être amplement documenté, il dresse également une série de portraits, s'attachant moins aux grandes figures historiques qu'à des personnages fictifs hauts en couleurs et, s'il force parfois un peu les traits, c'est pour mieux donner corps à une histoire trépidante qui fait la part belle aux intrigues fictives – le mystérieux vengeur masqué ou les aventures de Gabriel – ou réelles – les origines de la Révolution, la création de l'Assemblée nationale ou la tenue des Etats généraux, la censure de la presse, et le rôle joué par les femmes, incarné en l'occurrence par la belle Liégeoise Anne-Josèphe de Terwagne qui manie l'épée avec une aisance d'aventurière. Le récit a des airs de roman picaresque ou de chevalerie, avec son découpage en livres et ses péripéties multiples ; on pense aussi à Gargantua ou à Candide auquel Gabriel emprunte quelques-uns de ses traits, son idéalisme et sa grande probité, la candeur en moins.
Catégorie : Romans policiers / Thrillers
Posté le 04/01/2021 à 17:17