Ce lien entre nous, David Joy / trad. de l'anglais. Sonatine, 02/2020. 302 p. 22 € *****
Dans un coin perdu de Caroline du Nord, un soir d'automne, Darl Moody se livre à du braconnage et confond un cerf avec un homme. Il est mort sur le coup. Que faire du corps ? Il appelle Calvin Hooper, son meilleur ami, à la rescousse. Les deux hommes réussissent à cacher le corps, mais craignent la réaction de Dwayne, le frère du défunt, un homme connu pour sa violence dans toute la région... Un lien profond unissait les deux frères, et Dwayne a la violence pour seul langage capable d'exprimer son chagrin…
Evidemment Dwayne, bâti comme un ours, dangereux et impitoyable, va vouloir venger la mort de celui qui était sa seule famille, et qu'il a toujours protégé, contre les moqueries à l'école, contre la violence du père. Et il est terrible, le sort de cet homme élevé sans aucun amour, à part celui de son petit frère. Il ne peut accepter sa mort, dans tous les sens du terme ; ce lien qui l'unissait à son frère était sa seule lumière ; il devient sa seule ligne de conduite. La cruauté de Dwayne est aussi grande que la tendresse qu'il avait prodiguée à son frère. Non seulement il veut se venger, mais il ne peut pas faire autrement. David Joy pose la question du déterminisme social auquel son personnage ne peut échapper, tout en faisant la part belle à la nature. Dans la lignée de Ron Rash dont il a été l'élève et avec qui il partage l'amour des grands espaces et de la nature, amateur de pêche et de chasse., il fait le portrait de l'Amérique rurale et profonde avec justesse et délicatesse.
Catégorie : Littérature étrangère
Etats-Unis /
fratrie / mort / vengeance /
Posté le 30/11/2020 à 11:41