Un été à l'Islette, Géraldine Jeffroy. Arléa, 09/2019. 127 p. 17 € *****
Eugénie, fille de commerçants, est employée durant l'été 1892 chez Mme de Courcelle, comme préceptrice auprès de sa petite fille Marguerite. Arrive un couple d'artistes, qui n'est autre que Rodin et Camille Claudel, laquelle reste au château pour travailler sur "Les valseurs" tandis que Rodin retourne à Paris. Eugénie est fascinée par cette jeune femme un peu sauvage qui travaille toute la nuit, et raconte la passion de Camille, ses recherches, sa solitude ; on sent, en filigrane, la folie qui quelques années plus tard prendra possession de l'artiste, dans ce que dit Eugénie du feu de la création et du son comportement parfois étrange de la sculptrice. Géraldine Jeffroy réussit tout du long à garder le point de vue de cette jeune femme cultivée et sensible, mais qui porte sur l'artiste un regard plein de bon sens et de raison. Par ailleurs elle fait revivre Debussy, dont nous découvrons quelques échanges de lettres avec Camille, chacun se confiant sur son œuvre en cours d'élaboration. C'est une biographie fictive puisque l'auteur a extrapolé à partir de "trous" dans la vie de Camille Claudel, mais elle nous offre ici un récit très touchant, et plausible, dont on peut regretter cependant qu'il soit un peu court.
Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".
Catégorie : Romans historiques
artiste / 19ème siècle /
Posté le 25/10/2019 à 17:58