Cent millions d'années et un jour, Jean-Baptiste Andrea. L'Iconoclaste, 08/2019. 309 p. 18 € *****
A la recherche du brontosaure perdu. C'est son but ultime, son Graal, à Stan, paléotologue, qui a obtenu de justesse les crédits pour partir en expédition quelque part dans les Alpes franco-italiennes pour y trouver la grotte où selon la légende se trouverait le squelette de l'animal préhistorique qui pourrait faire sa gloire. Accompagné de son ancien assistant Umberto, d'un jeune allemand et d'un guide, il va passer plus de deux mois à chercher la grotte.
Evidemment, on se doute que les choses ne vont pas être simples : l'été est court en haute montagne, et quand l'emplacement de la grotte est enfin détecté, il faut creuser six mètres de glace pure et dure comme du granit. Stan fait preuve d'un entêtement qui frise la folie – sa carrière est en jeu, et sans squelette, il retournera à son obscur bureau et à ses fossiles. Mais c'est plus que cela : son obstination, au mépris de tous les dangers, des avertissements du guide, est une sorte de revanche de son enfance où ses camarades moquaient sa passion des pierres et de l'histoire. Et comme souvent dans les récits de haute montagne, tout va virer à la catastrophe, le froid arrive, et de ses doigts crochus va avoir raison de l'entêtement des hommes. C'est un beau récit, âpre, magnifiquement raconté, où l'auteur donne à voir des paysages somptueux, et tout ce que la montagne revêt de beau, d'implacable et de cruel, où les hommes meurent d'avoir voulu la dominer.
Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".
Catégorie : Littérature française
haute montagne / paléontologie /
Posté le 25/10/2019 à 18:00