Une partie de badminton, Olivier Adam. Flammarion, 08/2019. 377 p. 21 € ****
Paul Lerner, écrivain en perte de vitesse, a quitté Paris pour la Bretagne avec sa femme et ses deux enfants. Journaliste à L'Emeraude, le quotidien local, il s'interroge sur son avenir littéraire et revient sur les allers-retours accomplis au cours de sa carrière entre la région de Saint-Malo quittée pour l'animation parisienne et retrouvée après des déconvenues. L'horizon semble tout aussi bouché que peut parfois l'être le ciel breton certaines journées d'automne, il porte avec douleur ses 45 ans et ses maux de dos et découvre l'infidélité de sa femme.
Quelle est la part de fiction et la part de réalité dans ce récit où Paul Lerner semble indéniablement incarner le double littéraire de l'auteur ? Ceux qui connaissent bien sa biographie pourront s'amuser, peut-être, à retrouver dans le roman des éléments autobiographiques. L'important n'est sans doute pas là, mais réside plutôt dans les réflexions du protagoniste sur les habitants du cru, sur le travail de journaliste qui se démène comme il peut pour donner corps à une actualité qui relève parfois de la rubrique des chiens écrasés, sur les liens familiaux, sur ces paysages bretons et l'omniprésence de la mer. Le roman se lit agréablement, même si l'on peut se sentir parfois un peu perdu entre les périodes parisiennes et bretonnes que le narrateur mélange ; l'effet est sans doute voulu, peut-être à l'instar de ces parties de tennis où la balle passe d'un côté du filet à l'autre sans que parfois on ne sache plus très bien qui a fait le service. Au dernier set, tout s'emballe, Lerner n'en est plus à cogiter sans fin sur son avenir de romancier compromis, cette fois il faut reprendre l'avantage, et cette accélération du rythme est la bienvenue dans un roman qui pêche parfois par excès de longueur.
Catégorie : Littérature française
Bretagne / écrivain / famille / adultère /
Posté le 14/10/2019 à 14:59