2022/59 Saint Jacques, Bénédicte Belpois. Gallimard, 03/2021. 160 p. 14 € *****
La mère de Paloma vient de mourir, lui laissant en héritage une vieille maison au fin fond des Cévennes. Qu'en faire, se demande Paloma qui n'a de douceur que pour sa fille Pimpon et a souffert du désamour profond de celle qu'elle n'a jamais pu appeler autrement que par son prénom, Camille. L'héritage s'accompagne d'un cahier que Paloma va lire quand elle arrive au village. Elle découvre une ancienne magnanerie délabrée, mais une vue superbe sur les montagnes. Contre toute attente, elle décide de s'y installer et de la retaper tout en exerçant comme infirmière libérale. Un an plus tard, un couvreur vient établir un devis : c'est Jacques, à qui très vite Pimpon donne du "saint". Et voilà que Paloma sent son corps s'échapper.
Après Suiza, Bénédicte Delpois s'attache à une femme mûre, indépendante, que la vie n'a pas épargnée, et qui vit, au milieu des Cévennes, un deuxième printemps. On y retrouve, comme dans son premier roman, la langue précise, affûtée et vive, l'humour, notamment à travers les piques de Pimpon, et les personnages parfaitement campés, pour lesquels on ne peut qu'éprouver de la tendresse. Enfant mal aimée, maternité précoce, accident, le danger était grand de sombrer dans le pathos mais sous son apparente simplicité ce récit se joue des pièges romanesques et se clôt sur un dénouement parfaitement raccord.
Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"
Catégorie : Littérature française
montagne
/ famille / maternité / deuil /
Posté le 24/06/2022 à 11:32