Grand Platinium, Anthony van den Bossche. Le Seuil, 01/2021.157 p. 16 € ****
Le père de Louise vient de mourir, lui léguant, ainsi qu'à son frère, le soin de s'occuper de sa collection de carpes koï d'exception disséminées dans les bassins parisiens. Elle a bien d'autres choses en tête, Louise, entre ses missions de conseillère en communication, dont l'une consiste à s'occuper de son principal client, un designer égocentrique incapable de mener un projet à bien, sa relation avec son amant obsessionnel et son frère sociopathe atteint de misophonie (l'incapacité à supporter certains sons, les bruits de mastication ou les raclements de gorge, par exemple). Lorsqu'elle apprend que le jardinier chargé du soin des carpes a revendu l'un des spécimens les plus précieux, elle n'hésite plus : il faut réunir toutes les koï, quitte à les voler. C'est peut-être l'aspect le moins crédible de l'histoire, d'imaginer cette jeune cadre brillante troquer ses escarpins contre bottes en caoutchouc et épuisette pour écumer en pleine nuit les plans d'eau de Paris, aidée par les comparses de son père. Mais faisons fi de ce détail, les portraits sont truculents – le Maire qui monopolise le hammam de la Grande Mosquée ou Ernesto, montalbanais qui doit son surnom à sa propension à fumer le cigare – et la langue fort belle, qui touche presque au lyrique dans la très belle scène du tremblement de terre au Japon, lequel a inauguré la mise en place de la collection paternelle.
Roman lu dans le cadre des 68 premières fois
Catégorie : Littérature française
collection
/ famille / hommage /
Posté le 15/03/2021 à 18:42