Le chien de Schrödinger, Martin Dumont. Delcourt, 03/2018. 139 p. 15 € ****
Jean a perdu sa femme et a dû élever seul son fils Pierre. Il fait les nuits avec son taxi pour profiter au maximum de son fils qui, à 20 ans, est resté très proche de lui, fait des études et écrit un roman. Ils partagent tous deux une passion pour la plongée en apnée. Las, lors d'une dernière séance, Pierre est anormalement fatigué. Son état de santé se dégrade ensuite, au point qu'il doit passer des examens, lesquels révèlent que le jeune homme souffre d'un cancer. Dévasté, Jean décide de soutenir son fils autant qu'il le peut, et tant pis s'il doit déguiser la réalité. Car c'est bien de cela que parle ce court roman, écrit d'une plume précise et sobre par ce tout jeune auteur, de l'amour d'un homme pour son fils, de ce qu'il est capable de faire pour lui donner un peu d'espoir, de raison de tenir, alors que Pierre est condamné. Bien sûr, on ne nous cache pas grand-chose de la triste réalité hospitalière, de l'impuissance du corps médical à soigner le jeune homme, mais c'est surtout de la façon dont on peut ou dont on croit aider au mieux le malade qu'il est question. Substituer à la terrible réalité une autre réalité un peu moins dure, c'est mentir, peut-être, mais c'est aussi redonner un peu de lumière dans le regard du fils mourant. Ce qui est inventé peut aussi être vrai, tout autant que le réel. Une référence au paradoxe de Schrödinger, complexe voire incompréhensible aux néophytes, mais finalement, peu importe ce qui est, l'important est ce que l'on croit.
Roman lu dans le cadre des 68 premières fois
Catégorie : Littérature française
maladie / aidant / vérité / espoir /
Posté le 13/05/2020 à 09:45