2022/100 L’été où tout a fondu, Tiffany McDaniel. Gallmeister, 08/2022. 473 p. 25,60 € ****
Breathed, Ohio, 1984. Autopsy Bliss, procureur, dont l'expérience met à mal sa foi dans la justice, invite par voie de presse le diable à venir le voir. Le lendemain, un jeune garçon noir de 13 ans, sale et dépenaillé, aux étonnants yeux verts, se tient devant le tribunal. Qui est cet adolescent ? La famille Bliss l'accueille, le temps qu’on retrouve sa famille, et le prénomme Sal. Sal et Fielding, qui ont le même âge, deviennent amis. Alors que la canicule s’abat sur la petite ville, une série d’événements se succèdent et sèment la discorde parmi les habitants, dont nombreux sont ceux qui tiennent Sal pour responsable.
Ce roman est certes un peu long mais il dépeint, à travers des personnages parfaitement caractérisés – la mère de Fielding cloîtrée chez elle par crainte de la pluie, le couvreur devenu évangéliste, Grant, le frère aîné du narrateur – la réalité d’une société ultra conservatrice dans un milieu rural. En 1984, il ne fait pas bon être différent, et de sortir des chemins tracés. A travers l’histoire de ce jeune garçon dont la couleur de peau et l’étrangeté vont lui faire endosser le rôle de bouc émissaire, sont dénoncés les préjugés de l’époque : le racisme bien sûr, mais aussi l’homophobie, l’intolérance ou le fanatisme religieux. C’est Fielding, devenu octogénaire, qui raconte l’histoire, et dans son ton se devine le drame à venir, se sentent une lourde culpabilité et la profonde douleur d’avoir, cet été-là, perdu toute son innocence.
Catégorie : Littérature étrangère
Etats-Unis /années 80 / sida / homophobie / racisme / fanatisme /
Posté le 06/11/2022 à 11:33