L'empreinte, Alexandria Marzano-Lesnevich. Sonatine, 01/2019. 465 p. 22 €. ***
Louisiane, 1992. Un petit garçon de 6 ans est assassiné par Ricky Langley, un jeune homme un peu sauvage qui faisait du baby sitting. Il était connu des services de police pour des précédents de pédophilie, mais dans la petite ville où il avait élu domicile, personne n'était au courant de son passé. Il est condamné à la peine de mort puis, lors d'un deuxième procès, voit sa peine commuée en prison à perpétuité. L'auteure, qui a fait des études de droit avant de se tourner vers la littérature, décide de se plonger dans toutes les archives et de remonter le fil de l'histoire de Langley, pour comprendre les motivations de l'homme, et pour essayer de définir les responsabilités – celle du meurtrier, mais aussi celle de la société. Elle s'interroge sur les circonstances atténuantes éventuelles, sur le fait que Langley était psychologiquement instable, et malade, sur la notion de pardon, et sur sa propre existence. Elle a en effet été victime d'abus de la part de son grand-père, comme sa sœur, et a profondément souffert du déni familial. Il résulte de tout cela un résultat hybride, entre enquête juridique, confession intime et essai sur la responsabilité. Nul doute que le travail est énorme, qu'il s'agisse des travaux de recherche ou d'analyse personnelle ; il semble évident qu'il y a dans ce récit une réelle fonction de résiliation et de pardon. A travers l'histoire de Ricky Langley, c'est sa propre relation au crime et au pardon que l'auteur interroge. Ce n'est pas inintéressant, c'est un peu long, notamment dans les comptes-rendus de procès qui portent une forte identité américaine.
Catégorie : Littérature étrangère
meurtre / pédophilie / procès / autobiographie /
Posté le 15/07/2019 à 16:53