La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa / trad. du japonais. Philippe Picquier, 01/2021. 375 p. 20 € ****
A la mort de la grand-mère qui l'a élevée, Hatoko, surnommée Poppo, revient dans son village natal de Kamakura pour reprendre la papeterie qu'elle lui a léguée. La voilà à son tour non seulement vendeuse de produits de papeterie ou de calligraphie, mais aussi écrivain public, chargée de rédiger des cartes de vœux, des lettres de condoléances, d'amour ou de rupture. Elle tâche de se plier au mieux aux exigences de ses clients, aussi farfelues puissent-elles être parfois – comme un courrier de sympathie pour la mort d'un singe, ou une lettre de rupture d'une jeune femme avec sa maîtresse de thé -, mais toujours dans le stricte respect des règles complexes qui régissent la correspondance nippone. C'est l'occasion pour elle de forger ses armes de rédactrice et de calligraphe, d'exercer son talent et de faire de nombreuses rencontres. Et de se découvrir.
Ce joli roman nous plonge dans les traditions japonaises, la fête des cerisiers en fleurs, la cérémonie des lettres que chacun apporte à Hatoko pour qu'elle les brûle, les vœux de la nouvelle année, la gastronomie… Au fil des saisons, tandis que son art s'affine et que la papeterie connait le succès, la jeune femme s'étoffe, grandit, et se réconcilie avec son passé. Raffinement, douceur et fraîcheur caractérisent ce récit qui ravira aussi les amateurs de la calligraphie japonaise : ils apprécieront les reproductions de lettres rédigées en caractère hiragana ou katakana, ou en caractères chinois, ainsi que toutes les subtilités de l'art des relations épistolaires.
Catégorie : Littérature étrangère
Japon
/ écrivain public / correspondance / famille /
Posté le 30/08/2021 à 19:22