Idaho, Emily Riskovitch / trad. de l'anglais. Gallmeister, 05/2018. 358 p. 23,50 €
Ann enseigne le piano lorsqu'elle fait la connaissance de Wade, qui a vécu une dizaine d'années plus tôt un drame épouvantable : sa femme a tué l'une de leurs filles tandis que l'aînée a disparu. Ann est obsédée par le désir de comprendre ce qui a pu se passer cet été de 1995, alors que son mari sombre peu-à-peu dans la maladie – une sorte d'Alzheimer - et perd la mémoire.
Me voilà bien perplexe pour rendre compte d'un roman qui a obtenu de nombreuses louanges, mais que j'ai peiné à lire. Bien sûr, il y a de jolis passages sur le rapport qu'entretient Wade avec les chiens ou la nature, sur cette région du Wyoming encore un peu sauvage, mais l'ensemble semble trop s'éparpiller pour que cela suffise. Le récit suit plusieurs fils : celui d'Ann, dans le présent de la narration ; celui de la famille de Wade, jusqu'au jour du drame ; celui de Jenny enfin, condamnée à perpétuité après le meurtre de sa fille. Il en résulte une narration un peu chaotique, sans que cette construction décousue soit justifiée par une révélation progressive. Le rythme est lent, qui suit les hypothèses d'Ann, ses réflexions, ses interrogations ; elle semble tout aussi prisonnière de son obsession que l'est Jenny dans sa cellule, et de façon finalement très vaine : elle n'apprendra rien de plus que Wade ait jamais pu lui dire, la petite fille disparue ne sera jamais retrouvée. Ces deux femmes, qui auraient pu être de beaux personnages romanesques, semblent bien ternes et inconsistantes : la première dans sa quête inutile, la deuxième dans ce rôle de détenue sans caractère. Une déception.
Catégorie : Littérature étrangère
Etats-Unis
/ grands espaces / meurtre / famille / maladie /
Posté le 14/05/2019 à 17:58