Le jeu de la dame, Walter Tevis / trad. de l'anglais. Gallmeister, 03/2021. 433 p. 11,40 € *****
Etats-Unis, 1957. A la mort de sa mère, Beth Hamon est placée dans un orphelinat. Elle découvre les échecs grâce au factotum de l'institut, qui l'initie et se rend compte qu'elle est extrêmement douée malgré son très jeune âge. Elle participe à des concours qui confirment son talent, mais rendue dépendante aux calmants qu'on distribue à tous les pensionnaires, on lui interdit de jouer. Elle est ensuite adoptée par un couple américain et parvient à s'inscrire à d'autres championnats qu'elle gagne. A 16 ans, elle devient l'étoile montante des échecs aux Etats-Unis et commence, chaperonnée par sa mère adoptive, à participer à des tournois internationaux…
Le talent seul ne suffit pas. Beth a découvert le plaisir des stratégies, mais surtout celui de gagner – les compétitions, et de l'argent. Le plaisir de gravir les échelons du classement international et de rencontrer les plus grands maîtres. Mais pour y parvenir, il faut travailler. Rejouer les mêmes parties, apprendre par cœur de longues combinaisons, s'entraîner sans relâche, des heures durant. Certes, Beth est appliquée et douée, mais son génie inclut aussi une part obscure : elle souffre d'une dépendance aux calmants et d'alcoolisme ; elle est aussi terriblement seule. C'est cette contradiction qui caractérise ce personnage, capable du meilleur comme du pire, de battre les plus grands champions dans une activité réservée aux hommes où règne une compétition permanente, comme de se livrer à tous les excès. Une sorte de génie maudit doté d'une volonté de fer et d'une grande fragilité. Ce roman, qui ne craint pas de détailler les parties d'échecs d'une façon qui pourra sembler absconse pour les non-initiés, est avant tout un beau portrait de femme. A noter que l'adaptation en série diffusée sur Netflix est très fidèle au roman.
Catégorie : Littérature étrangère
échecs
/ compétition / rivalité / drogue / femme /
Posté le 16/07/2021 à 18:07