Mon désir le plus ardent, Pete Fromm / trad. de l'anglais. Gallmeister, 04/2018. 284 p. 22,70 € *****
Maddy et Dalt sont guides de rivière (passeurs, dans leur jargon) dans le Wyoming. C'est là qu'ils se rencontrent et tombent fou amoureux. Ils se marient au bord de la Buffalo Cork et travaillent dans l'entreprise de rafting qu'ils ont fondée. Ce pourrait être une simple histoire d'amour, mais Maddy se met à souffrir de vertiges : alors qu'elle est enceinte, on lui diagnostique une sclérose en plaques. Elle parvient à mener sa grossesse à terme mais, ensuite, la maladie reprend l'offensive.
Maddy, la narratrice, ne nous épargne rien des tracas dont elle souffre, de plus en plus envahissants : sa main droite devenue peu-à-peu paralysée, son absence de désir, les tentatives plus ou moins heureuses de leur couple de maintenir des rapports intimes, ses trous de mémoire, d'élocution. Il y a du désespoir, mais de la lumière aussi. Car malgré tout, leur couple tient, grâce à la force de Maddy et à l'amour que lui porte Dalt, qui abandonne son travail de rafteur pour reprendre sa formation d'origine de charpentier, et aménage petit-à-petit la maison au handicap de sa femme. Maddy voit grandir ses enfants, qui lui font une démonstration de course dans son fauteuil roulant, dans une scène mémorable d'autodérision, à l'image de ces deux personnages : on se doute que de toute façon cela va mal finir, mais l'important n'est pas la fin, c'est qu'il y a avant. Pete Fromm a su avec adresse éviter l'écueil du pathos, pour nous offrir un récit où le courage de "faire avec" prime sur le reste.
Catégorie : littérature étrangère
grands espaces / Etats-Unis / rivière / couple / maladie /
Posté le 14/05/2019 à 17:29