Hudson River, Joyce Carol Oates / trad. de l'anglais. Stock, 02/2004. 519 p. 24,15 € ***
Salthill-sur-Hudson, petite ville aux alentours de New-York. On y vit plutôt richement dans un univers idyllique et très conventionnel. Adam Berendt, sculpteur et résident de la petite ville, meurt un jour d'été en voulant sauver une petite fille de la noyade. Sa mort ébranle toute la communauté, en particulier de nombreuses femmes proches de l'artiste, dont elles étaient plus ou moins amoureuses. Berendt était attirant, bien qu'assez laid et borgne ; il possédait un charisme entretenu par un certain mystère sur ses origines. Comme pour retrouver qui était vraiment Adam Berendt, chacun des proches va essayer de le retrouver, dans son travail d'artiste et ses sculptures inachevées, dans les lieux où il a vécu, dans sa philosophie de la vie…
Finalement, la réponse importe peu. Adam Berendt restera insaisissable. Ce qui compte, c'est le parcours que fait chacun des personnages, qui en réalité se cherche lui-même. Et se trouve, finalement. Joyce Carol Oates leur donne vie à tous, et ne craint pas d'entrer dans des luxes de détails qui font parfois perdre de vue l'objet initial du roman. On a là un roman de mœurs, qui décrit la vie de gens aisés dans une petite bourgade américaine conventionnelle, des histoires d'adultère, de rivalité, d'ambitions déçues, de relations parents-adolescents, sans réelle intrigue au final si ce n'est la quête de soi. J'ai précédemment lu le dernier roman de l'auteur, Un livre de martyrs américains, et ai retrouvé dans celui-ci le même soin à disséquer la société de la middle-class, la même finesse d'observation, et le même talent à entrer dans la psychologie des personnages sans jamais les juger. Mais dans les deux cas, j'ai trouvé le récit trop long, plein de digressions, et sans réelle colonne vertébrale.
Catégorie : Littérature étrangère
Etats-Unis / communauté / famille / divorce / sculpture /
Posté le 13/05/2020 à 09:30