Petit pays. Gaël Faye. Gallimard, 11/2016. 217 p. 18 €
Gabriel, surnommé Gaby, onze ans, vit à Bujumbura, au Burundi, entre sa mère d'origine rwandaise et son père français. Avec ses copains, il fait les 400 coups dans ce quartier assez privilégié, vole des mangues dans le jardin des voisins, fume des cigarettes et boit des bières dans le vieux combi Volkswagen devenu le quartier général de la bande. Mais la tension monte au moment des nouvelles élections présidentielles : le nouveau président est très vite assassiné. C'est le début de la guerre entre Hutus et Tutsis, qui va forcer le jeune Gaby à grandir très vite : des connaissances, puis des proches sont victimes de massacres, tandis qu'au sein de la bande copains, on commence également à s'affronter. Gaby, lui, ne peut prendre parti, écartelé qu'il est déjà entre sa double appartenance et la séparation de ses parents.
Je craignais que le récit traite pour l'essentiel d'un génocide dont les origines puisent à la fois dans une situation politique complexe et une xénophobie ancienne, mais l'auteur fait la part aux enchantements de l'enfance : la maraude aux mangues, les jeux avec les copains, la découverte des livres chez la voisine grecque… Evidemment, le drame est là, sur lequel Gaël Faye ne fait pas l'impasse, et les atrocités ne sont pas passées sous silence, puisque c'est bien la guerre qui va conduire Gabriel à quitter l'Afrique pour la France, et tourner définitivement le dos à son enfance.
Catégorie : Divers
témoignage / guerre / Afrique /famille /
Posté le 17/01/2017 à 16:53