La sauvageonne, Anne Schmauch. Sarbacane, 07/2018. 268 p. 15,50 € ***

         Une station essence perdue au milieu de nulle part, désertée par les clients qui lui préfèrent le centre commercial. Au milieu des montagnes de pneus et dans les vapeurs d'essence vit une famille : le père garagiste et violent, la mère qui enquille les romans sentimentaux à la caisse Fleur et son frère Kilian. Elle pratique les sports de combat pour se défendre, il est violoniste. Tous deux ne songent qu'à une chose : quitter cet endroit sans avenir. Lorsqu'un étrange individu meurt de ses blessures dans la chambre louée par leurs parents, laissant une mallette contenant une forte somme d'argent, le frère et la sœur voient alors l'occasion rêvée pour partir à Paris. A eux la liberté, les rencontres et, pour Kilian, le concours d'entrée au Conservatoire !

         Accompagné de Rodrigue, fils d'un grand violoniste dont les promesses d'aide à Kilian ont fait chou blanc, ils partent donc sur les routes et s'installent à Bagnolet, dans un quartier à moitié en ruine situé en plein cœur d'un échangeur. Le trio fait la connaissance de personnages qui vivent là d'expédients – la logeuse qui les héberge dans le fracas permanent de l'autoroute et qui fait le spectre sur la bande d'arrêt d'urgence, les graffeurs talentueux qui traversent les voies avec le mépris du danger que donne la jeunesse. Le hasard, la chance, les coïncidences leur permettent de survivre et même, pour Kilian, se réaliser son rêve. Si l'histoire est attachante, on a peine à croire que les trois jeunes gens puissent s'en tirer si bien, malgré quelques égratignures pour Fleur. A noter également que l'auteur ne fait pas l'impasse sur certaines scènes un peu violentes – amis des animaux, s'abstenir.

 

Catégorie : Détente / Ados

aventure / famille / musique / graffitis / Paris / banlieue /


Posté le 30/08/2021 à 19:26