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L'atelier de Beevy :  Quelques textes de mes ateliers

Ma chère Valérie


Voilà 20 ans que nous nous connaissons et notre relation, d'abord strictement professionnelle, s'est nouée au fil des ans de nos aventures et mésaventures respectives. Je te dois secours et apaisement dans les moments difficiles, je te dois partage d'heureux événements et belles découvertes, de paysages ou de musique. Tu m'as aidée à comprendre ce qui était essentiel : l'échange, l'écoute, les confidences réciproques, et de nombreuses rencontres. Rappelle-toi : sous des cieux qui variaient, le bleu profond d'un crépuscule estival en bord de mer, le bleu électrique d'une journée d'automne à marcher dans les vignes, le gris d'un hiver réchauffé par ton poêle, le noir des soirées à boire et à danser, nous nous sommes dit que nous ferions désormais fi l'une et l'autre des compromis et de l'hypocrisie, et que ni l'une ni l'autre ne sacrifierait plus sa liberté à l'autel des injonctions sociales.


Ma chère Valérie, l'essentiel était là, à portée de nos mains, de nos yeux et de notre cœur : respirer, allégées, en nous offrant quelques bulles pour accompagner nos longues discussions, en nous disant qu'un jour prochain nous partirions en vacances sur la route de la soie jusqu'à Samarcande, dans ton vieux Volkswagen que tu m'apprendras à conduire.


A très vite. 


Emmanuelle Bastien

Mémé,


Toi qui as connu la guerre, la privation et l'exil. Toi qui as manqué de lait et qui a connu le ciel rouge et insensé du communisme, je t'écris aujourd'hui pour te dire que je crois avoir trouvé le chemin. Tu me l’as enseigné : l'essentiel n'est pas seulement d'exister mais  aussi de vivre. Vivre une vie pleine. Une vie d'amour, de liberté et de créativité. Avant d’y arriver, j'ai emprunté des chemins de traverse, fait des détours et rencontrer quelques impasses. Mais aujourd'hui j’ai trouvé ma respiration, le souffle qui me manquait. Sans doute auparavant, étais-je trop occupée à nourrir de la rancœur envers ceux qui m'avaient blessé. L’obscurantisme intérieur est une prison dont on n’échappe pas facilement. Aujourd'hui, je suis délestée. Ma poitrine est libre, mon cœur bat. Je n'ai plus besoin d’hurler pour me faire entendre. Je suis entière, intacte et authentique. Je vis comme je suis. Merci.

Beevy Jalma



Une lettre adressée à une personne aux paroles éclairantes


« Je tiens à préciser que ce ne sont pas des paroles qui m’ont tant apporté chez celui qui m’a inspiré c’est la beauté, la profondeur, la générosité de son écoute, ses silences ».

Tu vois cher filleul, cher Thibaut,

Il y a des choses qui ne changent.

Du laid, du SS… il y en a. Mais du sensible du sensationnel aussi il y a.

Nous autres humains, sans ailes, on avance comme on peut,

chacun son carburant : lait, essence ou sang

On avance à raz les pâquerettes et le reste on le laisse en ciel et c’est très bien comme ça.

L’essentiel c’est d’aimer mais ça tu le sais, ici-bas ou là-haut. 


Alain B.

soif