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L'atelier de Beevy :  Quelques textes de mes ateliers

Mon jardin, c’est ce lieu disparu


Mon jardin, c’est ce lieu où mes paupières sont closes, c’est ce lieu que je connais par cœur.

Mon jardin, c’est ce scarabée qui me dit de plonger mes mains bien au fond du terreau.

Mon jardin, c’est facile à imaginer, c’est un simple rectangle, entouré par des murs couleur béton et du grillage à pigeonnier.

Mon jardin, c’est ce lieu calme à part quand le voisin passe pour déposer le journal à travers le grillage ou quand les cigales vous escagassent jusqu’à la nuit.

Mon jardin, c’est une grenade qui éclate d’avoir trop attendu.

Mon jardin, c’est cet hibiscus fier d’avoir gagné le concours de la ville l’an dernier.

Mon jardin, c’est ce lieu où tu bois un café froid assisse sur une chaise en plastique blanc.

Mon jardin, c’est ce lieu où tu te cacherais derrière le laurier rose, tu t’accroupirais, remonterais ta jupe, baisserais ta culotte et te rincerais avec le tuyau jaune quand tu aurais fini de pisser.

Mon jardin, vous voyez, c’est pas grand chose et pourtant je ne l’aurai plus jamais. 


Charlène Rigaud

Mon jardin


Mon jardin, c’est toute une aventure, que vais-je en faire ?

Mon jardin est tout en hauteur, il est rectangulaire, formé de plusieurs terrasses. 

Il va me falloir y grimper et descendre sans me casser la figure.

De mon jardin, j’ai vue sur le village avec son château et son église, la Saône qui coule en creux de vallée.

Mon jardin me donne de quoi passer mes journées à méditer si je veux ou m’oublier dans la contemplation.

Mon jardin éclate de lumière quand le soleil est au rendez-vous, le jaune du millepertuis, le carmin des pivoines.

Mon jardin, c’est un puzzle de plantes vivaces et autres, où je m’enivre du parfum de la sauge et de la lavande.

Dans mon jardin, j’ai installé un nichoir où un couple de mésanges a pris refuge, mêlant ses piaillements au doux chant du merle quand celui -ci est d’humeur vagabonde.

Mon jardin n’est pas un verger, mais je lorgne sur les deux pommiers, celui déjà bien vieux qui donne encore quelques grosses pommes, l’autre plus jeune, qui tarde à grandir.

Dans mon jardin, les lézards se faufilent entre les murets et jouent à cache-cache.

Dans mon jardin, il me tarde de construire une cabane pour ranger mes outils, ma nouvelle grelinette, mais aussi pour que les petits enfants puissent s’y cacher.

Dans mon jardin, il y a un petit carré vert où petit à petit, la mousse y remplace l’herbe, quel bel endroit pour prendre son petit déjeuner, seul,  en famille ou entre amis, les pieds nus sur le sol tout doux.

Dans mon jardin se cache un petit trésor, derrière le tronc du cèdre, seul vestige de ce vieil arbre coupé.

Ce trésor, ce sont tous ces petits objets et bibelots qui ont marqué mes années : une vieille montre, une chaîne, le couteau du grand-père, un vieux sac en toile fabriqué par mon père, une cuillère avec un petit ramoneur qui y est gravé, un porte bonheur comme l’est ce jardin.  


Pierre W.



Mon jardin, c’est un espace au creux de mon cœur, chaleureux, accueillant, immense et luxuriant.


Mon jardin, c’est un patchwork aux couleurs arc-en-ciel, mélange de formes et de matières minérales et végétales, c’est une œuvre d’art aux couleurs de toutes les fleurs en perpétuelle évolution.


Mon jardin, c’est un lieu de ressourcement et de création, un  lieu connecté à la Terre, au Feu, à l’Eau, à l’air, à l’Ether et au Ciel, c’est un lieu magique, un lieu onirique, un lieu intergalactique !


Mon jardin, c’est une scène de spectacles sans fin, où l’on rit et où l’on pleure, où l’on s’étreint et où on fait l’amour, on se dodeline et on se câline, on chante, on danse, on joue et on crée de la poésie.


Mon jardin est un abîme de profondeur et a la légèreté d’un vol d’oies sauvages.


Mon jardin est mon ancrage à la terre où je dépose mes pieds nus dans la rosée déposée par l’aube.


Dans mon jardin, j’enfouis mes souvenirs de voyage au Portugal.


Julie



Mon jardin, c’est un coin sauvage dont on ne voit pas le bout, un espace inconnu caché entre la forêt majestueuse et fraîche et d’infinies prairies d’herbes hautes et de blé mûr.

Mon jardin sent bon le soleil, l’herbe fraîchement fauchée et la saveur des fruits que l’on se réjouit de croquer à pleines dents en souriant du bonheur procuré par ce plaisir simple.

Mon jardin c’est un moment de partage, famille, amis, il en a vu passer des soirées à la bougie, de grandes tablées et de rudes parties de badminton.

Mon jardin bourdonne d’insectes en tout genre, de coccinelles légères et de bourdons bruyants, qui vont de coquelicots en bourraches, distribuer le pollen, précieux sésame jaune qu’ils baladent sur leurs pattes.

Mon jardin c’est un cocon enveloppant, lorsque couchée sur une couverture approximativement confortable, balayée par l’ombre partiellement apportée des branches de prunier, je suis bercée par le bruit du vent dans les feuilles, et chant des oiseaux.

Dans mon jardin, s’émerveillent les enfants qui, aux mains de leur grand-père, par de chaudes nuits d’été, découvrent au cours de ces sorties secrètes, ces petits insectes magiques qui luisent, telles de petites lanternes, d’un vert irréel.


Johanna


Dans mon jardin, je suis allongée.

Endormie sur ma couverture et affalée dans mes coussins.

Sereine et bercée des rayons d’un soleil d’août.

Je touche du bout de mes doigts l’herbe chaude.

Et du coin de l’œil, je vois les pavots rouges se balancer doucement.

Virevoltent autour, de gros bourdons bien poilus.

Je me prélasse au soleil et je sens sa lourdeur qui caresse ma peau nue,

Tout mon corps qui bouillonne.

Mes cheveux qui me brûlent, mes bouclent qui glissent dans mon cou,

Leur odeur révélée par la chaleur d’une boule de feu que je ne peux regarder.

Ma peau effleurée par une douce brise qui amène le chant des grillons qui se gargarisent comme moi.

Dans mon jardin, je suis.

Et dans mon jardin m’apparaît ce trésor : le souvenir d’un temps lointain, celui d’une maison bien aimée, habitée par des fées.

Cette maison c’est le jardin de mes secrets, le lieu de ma joie.

On y passait des moments heureux et colorées, juteux comme une figue de septembre. 


Marjolaine P.  



De mon jardin, vibrent tous les couchers de soleil du monde


Mon jardin, c’est un sanctuaire de verts et de bleus et de bleus et de verts.

Mon jardin, c’est le gigantesque jasmin qui embaume.

Mon jardin, c’est le mirabellier sous lequel je rougis, et dans lequel virevoltent les papillons

Mon jardin, c’est une farandole de chaises-longues, c’est la longue table en bois autour de laquelle s’asseyent mes enfants et les amis pour de longs dîners dans la douceur des soirées.

Dans mon jardin, se cache le nid de frelons que Zè m’a fait découvrir, mais c’était trop tard.

 

Béatriz Beaucaire



Les Haïkus


Assise sur une chaise en plastique

Tu bois un café froid

Derrière le laurier rose 

Charlène  Rigaud


Cocon enveloppant

Odeur d’herbe fraîchement fauchée.

Bananes trop mûres déposées sous les rosiers 

Johanna


Un hibiscus fier

Une grenade éclate

Dans un jardin de pas grand chose 

Charlène  Rigaud


Courbes jaunies

Après-midi d’abricots

Un hamac de sérénité

Beevy Jalma



Les  frelons ont volé,

Dans la douceur des soirées.

II est trop tard.

Béatriz Beaucaire

Unknown